Système bancaire en Afrique et norme SEPA : quelles sont les opportunités ?

Le secteur bancaire africain étant l’un des marchés les plus dynamiques, nombreux sont les pays européens qui souhaiteraient avoir les mêmes indicateurs en termes de prévisions de croissance économique.

Alors que le taux de bancarisation reste encore à des niveaux faibles – à titre d’exemple 8% dans la région de l’UEMOA[1] – les besoins en services financiers sont tout de même en croissance forte et plusieurs analyses en prévoient une extension importante. Ainsi le FMI prévoit une croissance du PIB pour l’Afrique subsaharienne située entre 5 et 7 %, quant à la croissance de la production par exemple, elle se serait établie à près de 10 % en 2012 pour un pays comme la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, il est à noter le travail important et remarquable qui a été mené par les différentes banques centrales africaines pour la modernisation des infrastructures bancaires et la mise en place de solutions innovantes.

Quels sont les points de convergences avec la modernisation des systèmes de paiements et d’échanges en Europe ?[BC1]  Quel serait l’intérêt pour les banques africaines de prendre en considération les impacts hors Europe du SEPA ?

Si nous prenons en considération que le SEPA s’appuie sur des standards internationaux en termes de socle technique  et de norme  l’ISO20022 XML :  et que celle-ci est aussi adoptée par de nombreux pays hors zone Europe (USA, ASIE…), alors, dans le cadre de l’unification des échanges bancaires entre les sous-régions, de la modernisation des banques et leur volonté de s’ouvrir vers l’international, l’adoption de ce socle technique pour les messages financiers serait un véritable avantage.

Les infrastructures d’échanges doivent également évoluer. De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest avaient adopté l’ancien protocole ETEBAC sur des réseaux commutés analogiques. Hormis la solution SWIFT Net, le protocole EBICS, qui est un standard dans le monde bancaire et qui s’appuie sur le réseau IP (Internet) adopté par plusieurs pays européens (dont la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal…), est une alternative cohérente pour l’Afrique, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles solutions de sécurité.

Il ne faut pas non plus oublier un véritable avantage concurrentiel : l’amélioration de la relation entreprise / banque, que ce soit pour l’ensemble des groupes européens ayant des filiales en Afrique ou des relations avec des banques africaines ou que ce soit pour les banques africaines ayant un périmètre élargi en termes de géographie et des relations avec ces filiales ou groupes européens.

En Europe, le SEPA ouvre la voie d’une mutation profonde des moyens de paiements avec l’apparition de nouveaux usages et de paiements innovants, le paiement mobile en étant l’un des aspects le plus visible. Or dans ce domaine, plusieurs pays africains sont en avance sur l’Europe. L’intégration de ce type d’offre au sein de leurs stratégies de développement des offres de paiement est incontournable. Selon le cabinet Kurt Salmon[2], l’Afrique est la région du monde à avoir lancé le plus d’offres de m-paiement[3], notamment en Afrique subsaharienne qui connaît toujours la plus importante croissance.

Alors parlons plutôt d’échanges et de partenariat entre les deux continents : il y a une vraie raison objective à proposer en Afrique les évolutions facilitant et sécurisant la relation entre les entreprises et les banques telles que la norme SEPA, le protocole EBICS et l’ISO20022, comme il y a une vraie opportunité pour les Européens à regarder ce qui se passe en Afrique en termes d’innovation dans le mode des paiements mobiles.

 Jose Teixeira

Senior Product Manager chez Sage


 

[1] Source : FAPBEF-UEMOA, mars 2013
[2] Africa Banking Forum 2012
[3] Paiement mobile

 

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